SHEMEKIA COPELAND : Outskirts of Love (2015 – Alligator Records)



Digne fille du guitariste Johnny Copeland, Miss Shemekia nous revient avec un disque plein de surprises. En voici un rapide tour d’horizon. Dès le début, le titre «Outskirts Of Love » déménage fort avec un solo de guitare saignant. « Crossbone Beach » se situe à la limite du funk avec une rythmique dans le style R'n’B.  Shemekia reprend un titre de son paternel, « Devil’s Hand », avec un solo de gratte dans l’esprit de Papa Copeland. Elle enflamme de sa superbe voix « Cardboard Box », un blues dépouillé avec deux guitares. Sur « Drivin’ Out Of Nashville (un morceau country « jumped up », presque rockabilly), la chanteuse nous affirme que le blues et la country music sont plus proches qu’on pourrait le penser. Elle proclame ainsi que la country n’est rien d’autre que le blues avec un accent nasillard (« Country ain’t nothing but the blues with a twang »). Le slow poignant « I Feel A Sin Coming On » touche l’auditeur au cœur.  Et puis, la surprise ! La reprise de « Jesus Just Left Chicago » des ZZ Top, en plus rapide, avec Billy Gibbons lui-même qui vient gratter un solo immédiatement reconnaissable.  Le slow « Long As I Can See The Light » tire également son épingle du jeu tout comme la reprise convaincante d’Albert King, « Wraped Up In Love Again », avec Arthur Neilson qui envoie un solo incisif. Et le reste de l’album n’est pas mal non plus.  Une voix splendide, un feeling indéniable, un grand talent. Avec Shemekia Copeland, les lois de la génétique sont respectées à la lettre !

Olivier Aubry